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Il n’existe pas de consensus sur la nature et la fonction de l’art, et le débat sur le bien fondé de l’art à se mettre au service d’une cause existe depuis des siècles. Il met en jeu les arguments qu’on peut résumer ainsi :
L’art pour l’art
Pour certains, les artistes n’ont pas à assigner une utilité autre à leur art que celle de montrer leur vision du monde par leurs oeuvres. André
Breton, le poète surréaliste rejetait ainsi l’engagement au profit d’une littérature libre de toutes contraintes, puisée au plus profond de l’individu. L’art pour l’art peut aussi être le credo des poètes cherchant uniquement à atteindre le beau esthétique, et non à convaincre ou dénoncer. L’art et l’engagement comme complémentaires
Pour d’autres au contraire, l’art peut être une arme car elle permet de démontrer, émouvoir et convaincre à la fois. Elle doit donc être mise au service de l’humanité. On retrouve ici l’idée romantique du poète devant éclairer l’humanité, telle que l’a formulée Hugo dans son oeuvre. De tous temps les poètes se sont engagés au services des causes qu’ils avaient à coeur, du XVIème siècle avec le recueil Les
Tragiques, dans lequel d’Aubigné dénonce les guerres de religion qui font alors rage en France, au XXème avec les oeuvres d’Eluard
(Capitale de la douleur – 1926) et Aragon (Les Yeux d’Elsa – 1942), qui dénoncent les atrocités de la guerre.
Thèmes et visées de la poésie engagée
Les thèmes récurrents
- La religion : de nombreux poètes dénoncent dans leurs oeuvres l’intolérance religieuse ou bien encore le fanatisme. Ainsi Arthur
Rimbaud attaque le christianisme de façon très violent dans ses poèmes Le Mal (1870) ou encore Les pauvres à l’église