Plaidoirie – L’Affaire August Rommel Mesdames et Messieurs les Jurés, Mme le Procureur, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, Maître Marcelis vous a dressé le portrait de Monsieur August Rommel et les circonstances ne plaident pas en sa faveur, certes. La peine réclamée de 25 ans vous semble sans doute bien méritée. En d’autres temps, en d’autres lieux, cet homme aurait d’ailleurs sans doute été lynché sur place. Mais n’agissons pas en barbares sous l’impulsion de bas instincts. En Europe, au XXIème siècle, le respect des droits de l’Homme est un fondement de nos démocraties et nous pouvons en être fiers. En vertu de l’article 10 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, « toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial ». Pour que la cause de cet homme soit entendue équitablement, je me fais un devoir, en tant qu’avocate, de vous présenter sa défense.
Vous me direz qu’un acte aussi cruel est inadmissible, odieux, insupportable et moralement indéfendable. Et en effet, je ne le défends pas au nom de la morale, mais au nom du droit.
Premièrement, il me semble juste, utile et même indispensable d’éclaircir le passé de mon client. En effet, M. August Rommel a énormément souffert. Son père n’est autre qu’un drogué qui le battait régulièrement. Il n’a ni frère ni soeur et lorsque sa mère meurt d’un cancer alors qu’il n’avait que 14 ans, il se retrouve seul, abandonné. Mais ce n’est pas tout, sachez qu’il a été littéralement balloté entre 13 familles d’accueil différentes durant 6 années qui parurent pour lui une éternité. Vous aurez compris que personne ne voulait de lui. N’avez-vous aucune pitié pour cet homme qui n’a jamais été aimé? N’éprouvez-vous donc aucun pincement au coeur? De nos jours, encore, il se trouve attaqué, insulté, écrasé par le peu d’entourage qui lui reste. Mon client n’est désormais plus que l’ombre de lui-même.
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