Des Grieux est entré au séminaire de Saint-Sulpice pour y oublier, dans le silence et la piété, l’image de sa maîtresse. Manon l’apprend.
I. DES RETROUVAILLES PATHETIQUES
A. UNE SCENE ROMANESQUE
1. Par son cadre
a. La nature de ce cadre - Un établissement religieux célèbre, le séminaire de « Saint-Sulpice », qui n’accueille que des hommes, religieux qui y sont professeurs, jeunes hommes qui se préparent à la prêtrise, - Un établissement d’enseignement et de piété, clos.
B ; Les contraintes de ce cadre - On n’y entre que par l’intermédiaire d’un portier, religieux lui aussi représenté par «On » - Les visiteurs, s’ils sont acceptés, y sont reçus dans un pièce qui fait la transition entre l’extérieur et l’intérieur, le « parloir », pièce qu’on trouve également dans l’autre lieu clos qu’est la prison.
2. Par la situation des personnages
a. Retrouvailles d’amants séparés - Manon a quitté Des Grieux, qui a eu beaucoup de mal à se consoler. - L’entrée en religion de DG est envisagée comme une aide pour se guérir définitivement de sa passion pour elle. - Elle brave la puissance de l’état religieux, afin de regagner le cœur de DG
b. Dans un lieu de piété et de contraintes - Un « parloir » est un lieu public où l’on entre sans frapper - On est censé y avoir la même tenue réservée que dans un salon.
3. Par son déroulement rapide en trois temps qui proposent trois tableaux
a. Un face à face inégal
Tous deux sont « debout » l’un en face de l’autre, Manon est capable de regarder DG et de lui parler, lui ne l’est pas : « yeux baissés », « silence »
b. Un changement de position qui permet un échange verbal - Elle « s’assit », donc est plus bas que lui, symboliquement elle le met au-dessus d’elle - La position de M. permet à DG de ne pas la regarder en face « n’osant l’envisager directement» et libère sa parole.
c. Un mouvement vif de Manon qui provoque l’enlacement des deux personnages
« Elle se leva avec transport pour venir m’enlacer ».