Pluie de larmes
Le son de la cloche vint me sortir de mon sommeil, enfin si on pouvait appeler ça un « sommeil ». Trois petits coups toquèrent sur la porte principale de la chambre puis une des servantes de la demeure venait d’entrer, surement pour me dire que le dîner était prêt. Je ne me levais point, la faim n’était pas au rendez-vous. La bonne me trouva et vînt donc me chercher pour m’ôter de mon lit. Tirant d’un coup sec le drap qui me recouvrait, je me retrouvais nez à nez avec la femme. Je pouvais le voir dans ses yeux, mes yeux étaient gonflés des larmes tristes qui avaient coulées tout à l’heure. J’avais besoin d’être seule, je voulais m’enfuir mais celle-ci m’en empêcha en me tenant les poignets. Me débattant du mieux que je pu, j’avais réussi à lui échapper et je vins me réfugier dans la salle de bain. On entendait le son assourdissant des poings de Maria frapper sur cette malheureuse porte. Mes jambes m’entraînèrent jusqu’à la fenêtre de la pièce pour ainsi contempler la banlieue du coin. Je n’ai jamais aimé obéir aux ordres, je préférais vivre de ma propre volonté mais ma situation sociale m’imposait de nombreuses règles. Notamment le choix de mon futur époux, de mes activités, de mon métier… une prison éternelle. Destinée à être sur les écrans et sous les projecteurs, j’observais par la fenêtre, avec envie, les garçons qui traînaient au coin de la rue, look sombre, bouteille à la main et leur esprit abasourdit sous l’effet de l’alcool.
Bouteille de whisky à la main, cigarette de l’autre, j’empestais l’alcool. Avec des amis du coin, on se rejoignait souvent ici pour oublier nos soucis familiaux et financiers qui nous rongeaient de l’intérieur. Boire et fumer est une façon la plus simple que l’on ait trouvé pour s’épanouir et déconner entre nous. La vie est dure, je l’entends bien. Mais appart ça, nous n’avons jamais eu de problème en ce qui concerne nos relations avec les gens. Racailles. Voilà le surnom que l’on nous donne, il