Po Sie Moderne
La disparition de la césure : Rimbaud, « Le bateau ivre », 1871
(Et dès lors), (je me suis baigné) (dans le Poème 3/5/4
De la Mer),( infusé d'astres), (et lactescent1, ) 3/4/5 Rejet
(Dévorant) ( les azurs verts); (où), (flottaison blême 3/4/1/4
Et ravie), (un noyé pensif) (parfois descend); 3/5/4 Rejet
(Où), [(teignant) ( tout à coup)// (les bleuités)], (délires 1/2/3//4/2 RI + CR
Et rythmes lents) (sous les rutilements du jour), 4/6/2
(Plus fortes) (que l'alcool), (plus vastes) (que nos lyres) 2/4//2/4
(Fermentent) (les rousseurs amères) (de l'amour!) 2/6/3
La disparition de la ponctuation : Aragon, « Les Yeux d’Elsa », 1942 :
Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire
L’adoption du vers libre ou du verset : Senghor, « Chant d’ombre », 1945 :
Femme nue, femme noire
Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté!
J'ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains bandait mes yeux.
Et voilà qu'au cœur de l'été et de midi, je te découvre, Terre promise, du haut d’un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l'éclair d'un aigle.
L’adoption de la prose : Gracq, Prose pour l’Etrangère, 1952 :
J’ai respiré ton air acide, je suis entré dans ta saison hasardeuse comme un voyageur qui reconnaît les routes à l’heure imprudente où tout craque encore dans la montagne d’avril tigrée de jacinthes et d’avalanches. Tu m’as giflé de ton printemps sans tiédeur, tu m’as ameubli2 de ton sourire enfondu de perce-neige, tu traverses ma prévoyance comme la fleur désastreuse épanouie aux doigts mêmes des saints de glace.
Le choix d’images insolites :
« J’ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies » (Rimbaud)
« L’été taille la nue au tablier des anges » (Aragon)
« et, comme un