Police administrative
Mohammed Amine BENABDALLAH Professeur à l’Université Mohammed V Rabat - Souissi 1 – De tous les sujets qui ont le plus suscité l’action des pouvoirs publics et mobilisé l’attention des observateurs, celui de la décentralisation territoriale pourrait être, sans conteste, au tout premier rang. Depuis, en effet, le début des années soixante dix, date de la création des régions économiques, et surtout la fin de l’année 1976, date de la promulgation de la charte communale, l’engouement pour le thème de la décentralisation s’est amplifié et fut tel, tant du point de vue des réformes entreprises que de celui des études élaborées jusqu’à aujourd’hui, que l’on peut dire que dans le domaine du droit administratif, il devint le sujet de prédilection non seulement des responsables en charge de l’organisation territoriale du pays mais aussi des chercheurs, juristes, sociologues, géographes, historiens, dans les domaines les plus variés. C’est comme si le vieil empire, plusieurs fois séculaire, et dont l’histoire, en tant qu’Etat souverain et indépendant, ne fut interrompue ou déviée que par quelque quarante années de protectorat, avait découvert tout d’un coup les mérites d’un système aux multiples vertus, et aux bienfaits innombrables (1) qui, déjà dans le passé, était pratiqué en son sein, mais sans répondre aux critères qui le définissent actuellement, et avait régné en maître, mais sous une forme, pourrait-on dire, primitive, dans la presque totalité du royaume. C’est dire que le thème de la décentralisation, même s’il est relativement nouveau au Maroc, ne manque pas, comme on le verra, d’enracinement dans l’histoire du pays. Sans doute est-ce la raison pour laquelle il a aussi constitué un axe d’intérêt privilégié pour les chercheurs dont les travaux portent en grande partie sur les collectivités locales mais au regard de la décentralisation en tant que soulevant la problématique de la relation entre le centre et la