Pommes et oranges est une oeuvre de Paul Cézanne réalisée entre 1895 et 1900. Cette huile sur toile mesure 74 centimètres sur 93 centimètres. Jusqu'en 1907, il faisait partie de la collection du critique Gustave Geoffroy. Cette même année, le tableau est vendu à la galerie Bernhein-Jeune et est acheté par Isaac de Camondo. En 1911, l'oeuvre est léguée au musée du Louvre et depuis 1986, elle a été affectée au musée d'Orsay. Elle constitue l'étude d'une nature morte, sujet que Cézanne affectait pour ses recherches sur la géométrie des volumes, l'espace et le rapport entre couleurs et formes. Les objets présentés sur cette oeuvre sont communs aux précédentes études de l'artiste mais leur traitement est inhabituel. Dès le premier regard, une impression de désordre et d'abondance subsiste. Le cadrage, inhabituel, plongeant sur les objets, accentue l'effet d'opulence. L'environnement n'est d'ailleurs que secondaire puisqu'il n'est suggéré que par un mur. La structure de l'oeuvre est complexe et est encore plus brouillée par la multiplication des plis du drapé. Ensuite, notre regard est attiré par la diagonale qui va en croissant de gauche à droite. Les fruits, disposés en pyramide, semblent donner un élan ascensionnel à l'oeuvre et donc une dynamique très forte. Cela force le spectateur à promener son oeil dans l'oeuvre entière. Cézanne ne choisit donc pas par hasard la disposition de ses objets et son association à des objets. Elles résultent d'une réflexion de la structure qui se veut harmonieuse. L'artiste n'a pas cherché à représenter des effets de profondeur et de surface. Tout cela s'annule pour la projection en avant de tous les éléments présents qui s'affirment en formes géométriques et volumétriques. Il déclarait ainsi : "Il faut traiter la nature par le cylindre, la sphère et le cône". Cela pourrait expliquer la série de six natures mortes que Cézanne a réalisées dans les années 90. Les mêmes accessoires et motifs se retrouvent et leur but est le même. Il