Positionnement
L'initiative de Candia semble louable qui promeut un lait solidaire favorisant la production de petits producteurs du Massif central. C'est surtout l'identité de marque et la communication qui attirent l'attention : par leur tendance à sur-signifier les bonnes intentions de Candia, elles laissent sceptique sur la véritable dimension éco-solidaire du dispositif.
Tout d'abord un nom de produit original, une exclamation en forme de slogan, qui ouvre un nouveau registre, celui des marques pour ainsi dire "politisées" ; on peut le scander en trois temps : un "oui" énorme comme la typo, pour dire combien on est d'accord et une suite bien balancée en 2 X 3 syllabes (aux-pe-tits/pro-duc-teurs !). La vertu d'un nom-manifeste de ce nouveau genre, c'est d'être incontestable (personne n'a envie de leur dire Non ! aux petits producteurs) : il transforme le consommateur en militant enthousiaste du commerce équitable au moment même où ce dernier s'empare de la brique et l'exhibe dans son caddie. Remarquez cependant le saut qualitatif de Candia par rapport à toutes les marques qui rappellent discrètement leurs sources solidaires, via des labels tels que Max Havelaar.
L'engagement solidaire valorisé à la marge chez les autres devient l'identité même chez Candia, c'est gonflé et astucieux !
Passons sur l'amalgame assez flou de la désignation des bénéficiaires, à la fois "petits producteurs" et "exploitations familiales", comme si c'était la même chose. Quid des grandes exploitations familiales et des petits producteurs non familiaux ?
A ces engagements de commerce vertueux (voir le site) où consommateur et marque peuvent clamer de concert leur credo dans l'économie durable et solidaire, une seule voix manque : celles des fameux "petits producteurs". On ne les entend pas, les 16 familles