Pourquoi la sécurité collective de la société des nations a-t-elle échouée ?
Introduction
La toute première ébauche de sécurité collective est caractérisée par la mise en place d’un « système d’alliance où des Etats se groupent afin de globaliser la réponse qu’ils apportent à leur besoin de sécurité ». Ce que les Etats recherchent alors n’est donc pas vraiment une sécurité collective mais bien une défense collective, ce qui détruit l’ambition dissuasive et mène au contraire à un sentiment de menace, provoquant la Première Guerre Mondiale.
C’est pourquoi la sécurité collective, notion assez abstraite et incomplète jusqu’alors, est mise à l’honneur lors du Pacte de la Société des Nations signé lors du Traité de Versailles, le 28 juin 1919, appliquant alors le programme du Président américain Wilson.
14. Création de la Société des Nations
Une association générale des nations doit être constituée sous des alliances spécifiques ayant pour objet d'offrir des garanties mutuelles d'indépendance politique et d'intégralité territoriale aux petits comme aux grands Etats.
Article 10.
Les Membres de la Société s'engagent à respecter et à maintenir contre toute agression extérieure l'intégrité territoriale et l'indépendance politique présente de tous les Membres de la Société. En cas d'agression, de menace ou de danger d'agression, le Conseil avise aux moyens d'assurer l'exécution de cette obligation.
Pour le politologue Henry Kissinger, la sécurité collective de l’époque « reposait sur le postulat que toutes les nations verraient d'un même œil toutes les menaces contre la sécurité et se tiendraient prêtes à courir les mêmes risques en s'y opposant ». L’objectif principal de la Société des Nations était donc de garantir la paix et le principe d’autodétermination en s’inscrivant dans une démarche universelle, n’excluant aucun pays du pacte, c’est-à-dire en créant un espace sans limites où la dimension préventive serait assurée par le trinôme «