Pourquoi philosopher?
Pourquoi avons-nous besoin de philosopher et ne pouvons-nous simplement nous contenter d’observer le monde et d’agir ?
Bien des gens sont gênés à l’idée de devoir philosopher. Ils ont l’impression qu’on leur demande d’adhérer à une religion avec des préceptes arbitraires indiscutables, injustifiables, venus de l’extérieur de leur expérience et qui leur sont parfaitement inutiles. La complexité de lecture des philosophes leur semble prouver qu’on ne fait dans ces théories que couper les cheveux en quatre sans jamais en tirer aucun avantage concret pour la résolution d’aucun problème. Ils se disent que l’on ne pourra jamais donner raison à aucun philosophe et que la philosophie, contrairement aux autres domaines de la connaissance, n’avance pas, ne conclue jamais rien et ne tranche jamais rien. C’est donc un exercice gratuit et sans intérêt, du moins à leurs yeux. Faut-il se taper tout Hegel, tout Kant, tout Bergson, tout Kierkegaard, etc., pour finalement retomber sur son derrière ? Essayons de montrer qu’ils passent à côté de l’essentiel….
Ceux qui défendent cette thèse a-philosophique prétendent qu’il leur suffit d’examiner directement la réalité sans faire appel à aucune philosophie. Cela leur semble suffisant pour vivre, pour répondre aux problèmes qui se posent à eux. Ils prétendent qu’ils n’ont aucun présupposé, aucun a priori, aucune philosophie entre eux et la réalité.
Nous allons montrer que tous ceux-là ont une philosophie qu’ils suivent sans s’en rendre compte, sans la discuter, sans même savoir qu’ils la suivent et donc sans pouvoir la faire progresser.
Pourtant, sans cette philosophie, ils ne pourraient même pas vivre. Et elle est très loin de s’en tenir aux faits, à ce qui est prouvé, à ce dont on peut être certains. Ils fondent leur action, leur pensée, leur vie sur bien d’autres