Pouvoir de l'insulte
Pouvoirs et empêchements de l’insulte
Perspective austinienne. Paris, le 21 décembre 2018 Imaginons que je vous dise : « Je vous insulte ! ». Cet énoncé pourra vous surprendre – à juste titre. John L. Austin le mentionne – de manière significative – comme un énoncé performatif qui n’existe pas (sans émettre d’avis définitif quant à l’impossibilité de son existence)1. Plus précisément, il s’agirait d’un acte illocutoire qui n’a pas de procédure …afficher plus de contenu…
Sbisà, l'éditrice d'Austin, in « Locution, Illocution, Perlocution », in M. Sbisà & K. Turner, Eds.,
Pragmatics of Speech Actions, Berlin : De Gruyter Mouton, 2013, pp. 25-75. En règle générale, nous sommes d'accord avec les points d'exégèse défendus par M. Sbisà dans ses travaux.
7. Ici, « procédure » est pris dans un sens large qui comprend l'ensemble des conditions avancées par
Austin et pas seulement la condition A.1 sur laquelle nous allons revenir.
8. Le caractère relatif de cette exclusivité tient à la plus ou moins grande décision de la procédure utilisée, ce qui autorise, comme le remarque Austin à la fin de HTD, des chevauchements et des …afficher plus de contenu…
Larguèche, J.
Butler, etc.). D’où l’hypothèse avancée par H.-C. de Chanay :
La réussite de l’insulte […] dépend donc de facteurs jouant à plusieurs niveaux : puisqu’elle suppose une axiologie, elle repose sur une forme d’accord (entre auteur, cible et témoin) sur les valeurs convoquées, et donc sur un positionnement identitaire ; et comme elle ne s’accomplit qu’en contexte, elle doit négocier le décalage éventuel entre ces valeurs convoquées, et celle de l’auditoire à qui il est demandé de les approuver32. 32. H.-C. de Chanay, « Savoir être insulteur », art. cit., p. 47. 15
On comprend donc bien, me semble-t-il, l’aspect dynamique, parce