« Pouvoir et société de Philippe Auguste à l’avènement des Valois » En juin 1190, avant de partir en croisade, le roi Philippe II d’Auguste rédige une ordonnance royale dite l’ordonnance-testament qui instaure une sorte d’administration royale avec ses outils. Cela nous montre un tournant à partir du règne de Philippe Auguste du rôle politique du pouvoir dans la société dans le cadre de la monarchie féodale en France. En effet, rappelons que dans ce système politique, le pouvoir est …afficher plus de contenu…

Pourtant depuis l’époque carolingienne, l’autorité du pouvoir royal en France est affaiblie par le partage de la souveraineté entre les grands seigneurs qui sont les vassaux directs du roi en théorie mais indépendants de fait. Le roi par conséquent règne sur les princes qui le reconnaissent comme leur suzerain, mais il ne possède aucun pouvoir sur les territoires hormis sur le domaine royal. A partir de 987 avec l’avènement d’une nouvelle dynastie, les Capétiens, les rois de France s’efforcent de lutter contre les excès du système féodal, au milieu de l'éclatement de la souveraineté en une multitude de principautés …afficher plus de contenu…

Ces légistes, gradués en droit civil (qui s’inspire du droit romain) et en droit canon, sont largement présents dans le service du roi après 1270 notamment sous le règne de Philippe Le Bel. Leur choix ne se fait pas en fonction de leurs origines sociales mais plutôt de leur compétence et de leur sens de la chose publique. On trouve ainsi dans l’entourage du roi Philippe le Bel des prélats d’origine aristocratique comme Giles Aycelin, archevêque de Narbonne, ou Pierre de Latilly, évêque de Chalon, des bourgeois comme Guillaume de Nogaret ou Guillaume de Plaisians, un juif converti, filleul du roi, Philippe de Villepreux. On trouve même comme exemple étonnant d’ascension sociale, un affranchi, fils de serve, l’avocat réputé Raoul de presles. Ces hommes du roi