Pouvons-nous traiter de sujets sérieux, et même graves sur le mode humoristique ou bien plaisant?
Lorsque l'on écrit pour exprimer ses idées à un public large sur un problème, une situation importante ou grave, la censure est là pour établir certaines limites. Auparavant, la censure s'est montrée très restrictive à la fois sur le contenu, c'est à dire en rapport avec le sujet traité, mais aussi sur la forme, le registre de l'œuvre littéraire. Mais nous pouvons nous demander si de nos jours la liberté d'expression ne porte pas plus sur le sujet dont on parle, que sur le registre et la manière don l'auteur à choisi de s'exprimer. Car si la liberté d'expression aujourd'hui en France est telle que l'on puisse parler d'énormément de choses librement, seule la forme employée par l'auteur dans son œuvre déterminera la censure partielle ou totale de l'œuvre, et donc sa publication ou non, ou même encore une polémique du public en réponse à une provocation flagrante faite dans l'œuvre.
Il se pose alors une question: pouvons-nous traiter de sujets sérieux, et même graves sur le mode humoristique ou bien plaisant?
Pour répondre à cette question nous allons tout d'abord développer à l'aide d'exemples ce qu'apporte le mode plaisant. Puis nous observerons les désagréments qu'apporte le mode humoristique pour traiter de ces même sujets sérieux. Enfin nous exposerons une synthèse en troisième partie afin d'aider à la compréhension générale, qui portera sur les principaux arguments sur la nécessité de la liberté d'expression mais également sur ses limites.
I
L'auteur qui aborde un sujet sérieux ou bien grave tel que la censure ou la guerre s'appuie sur des faits qui parlent d'eux-mêmes et qui dénoncent quelqu'un, une institution ou encore un conflit. Pour que cette dénonciation ait plus d'impact auprès du lecteur, certains écrivains n'hésitent pas à employer une forme d'humour qui est particulièrement forte: l'ironie. L'ironie consiste par exemple à transmettre au lecteur ses idées en accentuant les aspects grotesques de la démarche intellectuelle de celui que