Poèmes saturniens
. En cinq minutes, il s'agit pour chaque réalisateur de réussir un petit tour de magie : faire en sorte que le temps s'arrête, qu'il ne soit plus ni court ni long, mais plein de tout ce que le cinéma peut offrir. Des histoires, des personnages, des émotions, de la liberté, de l'élan, du rire, des effets spéciaux pourquoi pas... En somme, il s'agit d'avoir du style, mais avec légèreté, sans se sentir contraint de livrer un chef-d'oeuvre. Le pari est tenu, car le plaisir en est le maître mot. Les frères Coen l'ont bien compris, qui signent un petit bijou sur le quai du métro Tuileries, où un Américain se fait casser la gueule sous le regard indéchiffrable de La Joconde, dont il trimbalait dans son sac une collection de cartes postales. Olivier Assayas donne, lui aussi, un éclat du meilleur de son cinéma. Il raconte de manière très enlevée un moment d'une nuit parisienne où tout semble pouvoir arriver entre une actrice américaine et son dealer. Voir ces cinéastes à l'oeuvre en un temps éclair, c'est presque les redécouvrir. Paris je t'aime est aussi un