Poèmes
Sonnet du mal être
Le feu me gèle et le froid me calcine,
Le jour m’aveugle et la nuit m’éblouit,
J’erre dans l’air et je m’évanouis,
Dans l’eau j’aspire à l’air que j’imagine.
L’esprit me prend quand mon corps s’étudie,
Le corps m’absorbe au moment où j’exprime
Une pensée qui soit de sève ourdie,
Comme en ma chair l’esprit plonge et s’anime.
L’amour m’octroie ce qui me l’interdit,
Quand devant moi la nudité m’invite
A m’assouvir de l’absent qu’elle agite.
La mort appelle à son coucher maudit
Ma destinée, qui d’elle agrée la rime,
Puisqu’elle naît de nos liens intimes.
Claude Albarède
Poème sur la ville
Sous l'écorce
Bocage du châtaignier conclave de bruyères creux de vague flèche de pierre rhapsodie prismatique au fanal des toisons tu voiles une cité dont j’ignore les thèmes et qui circule en moi comme un vol de questions
Que sais-je encor de ses aïeux de ses charpentes héraldiques
Un soleil en Décembre au cœur d’un bois rugueux
Tu voiles une cité qui porte sa noblesse sur pavois de granit
J’interroge les nefs les tours pudiques les colonnes bibliques et les meneaux osseux Mon appétit de gueux finit aux oubliettes et je trompe ma faim à l’hallali lointain des folâtres girouettes
Légendes qui courez au clocher de Biennac bardes qui accordez vos lyres à la Graine vicomtes exilés aux pommiers de Saurette dames revenues aux calices des lilas faites-moi l’échotier des fresques souveraines foisonnez mon esprit de vos enluminures que votre sol masqué découvre sa figure et que je vive enfin à travers vos grimoires les pages constellées du nom de Rochechouart
Raymond Leclerc
Poèmes d'amour
Se voir le plus possible ...
Se voir le plus possible et s’aimer seulement,
Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge,
Sans qu’un désir nous trompe, ou qu’un remords nous ronge,
Vivre à deux et donner son cœur à tout moment Alfred De Musset
Demain, dès l'aube