Pragmatique du discours

La pragmatique est l’étude du langage et particulièrement de la parole, en tant qu’instrument d’action sur autrui. Cette discipline qui se distingue de la syntaxe et de la sémantique, envisage les rapports des signes avec ceux qui les emploient en situation. Elle analyse la communication comme une action dans le monde social : elle s’intéresse aux actes de langage et aux principes de conversation. ( ) Elle pose le problème de savoir comment dans l’énoncé concret la possibilité abstraite de signification se prolonge dans la construction d’un rapport référentiel au contexte de l’énonciation.

L’expression de pragmatique est née dans le cadre de la linguistique, utilisée pour la première fois par Morris qui la définit comme l’étude de la relation des signes à leurs interprétants. C’est une rencontre entre philosophie du langage d’une part et sémiotique et linguistique d’autre part qui rend compte en grande partie de la richesse de la pragmatique et des théories y afférentes. A ce propos, J.L. Searle relève que la pragmatique est fondée sur des principes simples et introduit dans sa définition la notion d’actes de langage. Selon sa conception,

Premièrement, parler une langue, c’est réaliser des actes de langage, des actes comme : poser des affirmations, donner des ordres, poser des questions, faire des promesses, ainsi de suite, et, dans un domaine plus abstrait, des actes comme : référer, prédiquer ; deuxièmement : ces actes sont en général rendus possibles par l’évidence de certaines règles régissant l’emploi des éléments linguistiques, et c’est conformément à ces règles qu’ils se réalisent ( ).

La pragmatique vise à expliquer comment la parole est plus qu’une pure application de la langue, comment elle est en même temps en variation par rapport à des codes établis et génératrice de nouveaux codes. Si la langue est un élément social, l’acte de parole ne l’est pas moins du fait qu’il n’est déterminable que par sa place dans ce