Prologue:

Yann était en sueur, il fallait absolument qu'il garde son rythme. Après avoir reprit son souffle, le jeune homme serra les dents et reprit sa course. Chaque pause le mettait en danger... malgré tous ses effort pour les semer, ces hommes n'avaient aucune difficulté à le retrouver dans les rues de ce quartier de Wissembourg, voisin des remparts
Toute la soirée, les inconnus n'avaient cessés de le traquer. Malgré une première tentative manquée, l'issue de la chasse ne faisait aucun doute. Ils allaient l'avoir. La fatigue commençait à se faire sentir, Yann ne pourra pas courir toute la nuit à ce rythme... Une mobylette gémissait au loin, puis la jolie rue pavée reprit un calme illusoire.
Ses émotions refluèrent d'un coup. Sa gorge se serra sous l'effet de l'angoisse et de la rage... rendant sa course plus pénible encore. Il en avait assez vu pour connaître l'hostilité de ces hommes... « Puré... j'ai 18 ans quoi, j'ai encore au moins 82 années à remplir et d'autres projets que de finir la peau trouée, étalé raide dans la rue... , Yann abandonna très vite son ironie, j'en peux plus.... j'vais crever, c'est foutu et ils...NAN, mon optimisme ne vas pas me lâcher au moment où j'en ai le plus besoin! En cas de soucis disait papi, occupe toi de ce que tu dois faire, et pas de ce qui peut se faire... MAIS QU'EST CE QUE JE PEUX FAIRE!?!? »
Devant l'éventail ascétique de possibilités, il n'eut pas a hésiter longtemps. Pas la peine de se fatiguer encore plus, il se mit accroupi entre deux poubelles, prêt à bondir. Avec un peu de chance et avec l'effet de surprise... nan, dans le film, les héros disent « ne jamais sous estimer son adversaire ». La tension montait rapidement, il n'y avait pas un bruit. Seul sa respiration, qui retrouvait peu à peu son rythme régulier, troublé ce silence pesant. Si des années de rugby et un peu de musculation avaient dessiné sa silhouette, il était loin d'un corps d'athlète et, en dehors des petites leçons de boxe