Le fait de se tromper sur quelqu'un implique qu'on ait identifié ce qu'on croyait vrai, mais qui s'avère être faux. Cela suppose que l'on s'attendait à une vérité, une authenticité, une adéquation entre ce que l'on pensait savoir de l'autre, et ce qu'il est réellement. Et parfois, certains signes nous dévoilent qu'il n'en est rien, et que finalement l'autre est différent de ceque je pensais savoir de lui. Mais qu'en est-il du rapport que j'entretient avec moi-même : puis-je dire également que je peux me tromper sur moi-même, de la même manière qu'il arrive de le faire avec un autre ? Il s'agit là de savoir si je m'attend a une vérité sur moi même, et si cette vérité-là peut me faire défaut dans le cours de mon existence, révélant une inadéquation entre ce que je pensais être et ce que je suis finalement. Et le problème est que je sais très bien que je ne cesse de me tromper sur moi-même, lorsque je me surprend en train de me dépasser, en train de faire quelque chose dont je m'étais persuadé être incapable. Et en même temps, comment expliquer que le sujet et l'objet de la tromperie soit le même, en l'occurence, moi ? La question est intéressante, puisqu'elle laisse entrevoir que je ne suis peut-être pas complètement clair à moi-même, que peut-être mon existence n'est pas complètement en coincidence avec ma conscience. Ce qui tendrait à ma montrer qu'il faut repenser les sens de la vérité et de la tromperie en ce qui concerne le rapport entre moi et