Qu'est-ce que le mal ?
Question difficile. Le terme revêt tellement de sens (mal physique, moral...), ou plus exactement nous l'appelons tellement différemment selon les cultures, les époques, les idéologies. En Inde, on ne parle pas de mal mais de souffrance et l'on dit qu'elle fait partie intégrante du monde. On ne peut rien y faire, rien y changer. Misère, famine, maladies et inégalités perdurent depuis des siècles parce que la croyance fige littéralement les esprits et les volontés. Toujours en Orient, un autre courant prône l'équilibre entre les énergies, dans un monde d'illusions. Le mal, ou plutôt l'énergie négative, doit être canalisée et transformée en énergie positive. Il faut apprendre à ne pas se laisser perturber par les souffrances. Cette attitude donne une certaine sérénité, très en vogue chez les occidentaux, mais est totalement centrée sur soi (ça tombe bien, notre société est individualiste) : écoute de l'autre, compassion, soins, dons, ne sont pas des caractéristiques de vie recherchées.
En Occident, l'on nous dit qu'il faut y voir des problèmes, et que ceux-ci sont d'origine sociale, ou politique, ouéconomique. Le terrorisme ? C'est la faute à l'injustice nord-sud. À voir. Tous les habitants des pays peu développés ne sont pas des terroristes. La violence dans les écoles ? La faute à la télé, aux jeux vidéos ? Sûrement, mais pas seulement. La souffrance, la maladie ? Patientez : la science et la médecine vont définitivement nous en débarrasser sous peu. Le jour vient, où, grâce au progrès et à son intelligence, l'homme offrira le bonheur à tous ! En réalité, chez nous, personne n'ose appeler un chat un chat : la cupidité ou l'orgueil, la haine ou la lâcheté, le vol ou le mensonge, les disputes ou l'exclusion...pourquoi ne pas appeler cela le mal, tout simplement ?
Le mal, c'est-à-dire, non pas ce qui me gêne ou empêche mon épanouissement, contrecarre ma volonté, mais ce qui porte atteinte à l'autre, à son bien-être, à sa liberté, à sa