Que gagnons-nous à travailler ?
Introduction
La réalité du travail semble paradoxale : à la fois recherchée et à la fois évitée. En effet, le droit au travail est partout revendiqué, comme s’il était une fin en soi. Le travail se présente comme la condition nécessaire à la réalisation sociale et personnelle de l’homme. Pourtant le travail apparaît comme le moyen de profiter des loisirs, (vacances, congés payés...). Si le travail en tant qu’emploi peut donner à l’homme les conditions de sa survie, on s’aperçoit aussi qu’il peut engendrer diverses formes d’aliénation. Au-delà d’une activité socialement rentable, le travail désigne toute forme de transformation de la nature par l’homme, mais aussi toute production culturelle. Devant la variété d’activités appelée « travail », on peut se demander s’il existe une essence propre au travail. Au-delà d’une nécessité vitale, l’homme peut se livrer à une forme d’activisme dans lequel il peut aller jusqu’à perdre son âme. Alors pourquoi travailler ? Que gagnons-nous à travailler ? À cette question qui peut sembler provocatrice, on peut d’abord répondre que par la transformation directe de la nature, ou par le biais d’un salaire, le travail semble nous donner les conditions de notre survie.
Au-delà de cette nécessité vitale, le travail peut même nous permettre « d’acquérir » des objets sources de plaisirs, des objets consommables, ou un statut social. Cependant, l’homme peut aussi « se perdre » dans le travail jusqu’à l’aliénation et l’épuisement. À quelles conditions l’homme peut-il alors gagner sa dignité, se réaliser dans le travail ?
① En travaillant, l’homme gagne les conditions de sa survie
a. En transformant la nature, l’homme répond à ses besoins vitaux
L’homme travaille car la nature est insuffisante à répondre à tous ses besoins. Il gagne alors la possibilité de survivre grâce à l’effort qu’il produit. Le travail consiste en une transformation ou assimilation de la nature. Il se comprend au sein