Quel regard pascal porte-t-il sur le savoir dans les pensées au programme?
L'obstacle à la connaissance de la vérité vient d'abord de la position de l'homme dans l'univers. Il est en effet "un milieu entre rien et tout", placé dans une position intermédiaire, instable, au sein d'un monde infini. L'homme selon Pascal n'est jamais à la juste place pour juger des choses: il est toujours "trop près, trop loin, trop haut, trop bas" et "si on est trop jeune", ajoute-t-il par exemple, "on ne juge pas bien, trop vieil de même" (fragment 19) Dans sa quête de la vérité, Pascal affronte une double complexité, celle de choses, qui fait que, comme l'affirmaient les Pyrrhoniens et comme le disait Montaigne, "on ne peut connaître le tout de rien", et celle de l'esprit, inconséquent, fragile, suceptible d'être affaibli ne serait-ce que par une mouche, ou par la maladie. "Les choses ont diverses qualités" dit-il dans le fragment 50, et les hommes sont des orgues "bizarres, changeantes, variables", dans le fragment suivant. Mais parmi les puissances qui viennent fausser le regard de l'homme sur le monde, il y a surtout l'imagination, cette "maîtresse d'erreur et de fausseté" (fragment 41). Elle colonise l'esprit au détriment de la raison, Pascal nous dit qu'elle "contrôle" et "domine" la raison. Elle est nourrie par nos sens, par notre orgueil, mais aussi par des erreurs qui nous ont été inculquées et à travers lesquelles nous pensons. Elle est d'autant