Quelle place pour les adultes dans zazie dans le métro?
Le terme « adulte » vient du latin « adultus », participe du verbe « adulesco » qui signifie « croître », « grandir », un adulte est donc quelqu’un « qui a grandi ». Dans son acception actuelle, le terme « adulte » qualifie une personne parvenue à sa maturité psychologique, intellectuelle. L’imaginaire commun attribue à l’adulte certaines caractéristiques intellectuelles, morales, psychologiques, à l’instar de la maîtrise de soi, l’indépendance, le sérieux, la stabilité, la diplomatie, la prise de décisions, la responsabilité… Aussi à un certain âge correspondent certaines attentes d’autrui vis-à-vis de l’adulte en question. Le propre de Raymond Queneau dans Zazie dans le métro, qui s’inscrit par ailleurs dans le mouvement du Nouveau Roman, qui détruit les codes romanesques, est de saper ces attentes. Le véritable problème qu’il soulève est : qui sont les adultes ? et surtout sont-ils ceux que nous pensons ? Ainsi, nos certitudes en viennent à s’effondrer dans Zazie dans le métro. Queneau laisse planer le doute quant à la maturité des personnages supposés adultes. Leurs attitudes laissent le lecteur perplexe, lui qui s’attendait à voir Zazie parmi les « grands », les rôles semblent presque s’inverser. Puérilité et maturité se confondent, le lecteur ne dispose plus de repères pour caractériser les personnages. C’est bien là la symbolique des personnages, ils ne permettent au lecteur de ne se prononcer sur aucune vérité, anéantissent tout dogmatisme.
A première vue, les caractéristiques sociales des personnages certifient leur statut d’adulte, ou bien d’enfant, pour Zazie. Cette dernière passe de la garde de sa mère, à la tutelle de son oncle, Gabriel et les autres personnages ne manquent pas de lui rappeler sa puérilité. « T’es qu’une môme » lui dit Charles à la page88, Turandot la désigne par « la ptite » (p.21), aux yeux des adultes qui l’entourent, elle est réduite dans un premier