Quels rapports entretiennent le roman et la nouvelle ?
Quels rapports entretiennent le roman et la nouvelle ?
Le roman et la nouvelle sont deux genres à la fois proches et éloignés qui n’ont pas su s’imposer et se définir de manière immédiate. Pourtant, au fur et à mesure du temps, ils vont prendre de plus en plus d’importance dans l’histoire de la littérature, et enfin vont devenir deux genres bien distincts et respectés. Dans le cadre de ce travail, nous allons dans un premier temps tenter de comprendre ce qui a fait un jour leur gloire ou leur faiblesse à travers les différentes époques qui les ont abrités. Ensuite, dans un second temps, nous allons travailler sur les divers concepts importants que développent Umberto Eco dans Lector in fabula, et ainsi essayer de mettre en perspective ces concepts avec les caractéristiques de ces deux genres.
C’est au 12e siècle que le roman voit le jour. Il désigne alors des « récits en langue vulgaire résultant de la traduction ou du remaniement d’un texte latin, ou bien, de plus en plus les récits écrits directement en français.[1] ». Pour Bakhtine[2], le roman est un genre en « devenir[3]» car selon les époques, ses définitions changent et se renouvellent. De fait, comme le signale Pierre Chartier[4], au 14e siècle, le roman symbolise la littérature courtoise. Au 15e siècle, il désigne des romans de chevalerie en prose. Cependant, au 17e siècle avec le Don Quichotte de la manche de Cervantès, le roman prend son sens moderne en créant une véritable rupture avec la littérature médiévale. Les définitions qu’on en donne, aujourd’hui, sont encore variées et discutables. Certains le qualifient d’ailleurs d’« anti-genre[5] ». De fait, il reste le seul genre à ne pas avoir de règles formelles, à avoir des origines discutables puisque selon les époques, il prend ou renie certains de ses traits antérieurs ou en ajoute d’autres. De plus, il emprunte continuellement une multitude de caractéristiques à d’autres genres qu’il adapte à ses besoins. Toutefois,