Avant d’aborder la spécificité française de la fin du XVIIIème siècle, il convient de définir l’essence de l’expression système représentatif. Ainsi, si nous prenons l’exemple du régime athénien, les « démocraties représentatives » seraient des oligarchies, c’est-à-dire que le pouvoir serait l’apanage de quelques-uns, s’opposant directement au principe de la « démocratie directe ». Toutefois, le régime évoqué se rapproche très fortement d’une démocratie directe car en quelque sorte, c’était le peuple qui prenait les décisions et non un certain nombre d’hommes désigné par le peuple pour défendre ses intérêts. De manière contemporaine, la démocratie représentative est « rangée parmi les espèces de la démocratie » et sa distinction de la démocratie directe n’est finalement pas si aisée.
En France, la fin du XVIIIe siècle marqua l’épilogue de l’Ancien Régime ayant débuté à la Renaissance (XVIe siècle). Cette conclusion historique eut pour cause l’abolition des privilèges et des droits féodaux, la mise en place de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen(1789), ainsi que la naissance du système représentatif français symbolisé par l’Assemblée constituante de 1789.
Cet avènement ne se fut pas sans obstacles. Nous verrons de cette façon, de quelle manière s’est établi le système représentatif français à la fin du XVIIIe siècle. Nous aborderons d’abord un pouvoir aux mains d’une élite, puis une opposition démocratie représentative et démocratie directe.

I- Un pouvoir aux mains d’une élite (une fausse démocratie au sens athénien)

« Le peuple est admirable pour choisir ceux à qui il doit confier quelque partie de son autorité »- Montesquieu, De l’esprit des lois, 1748
Ainsi, pour Montesquieu, le peuple ne dispose pas de l’intelligence nécessaire. Il « n’est pas propre à gérer lui-même »
On passe donc d’un monopole (représenté par le roi) à une oligarchie (représenté par un nombre restreint de personnes). Le vote n’est ici qu’un moyen de déléguer