Question de corpus
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Question de Corpus
L’étude porte sur trois extraits de Manon Lescaut (1731) de l’Abbé Prevost, L’Education sentimentale (1869) de Gustave Flaubert et Belle du Seigneur (1968) d’Albert Cohen. Ces trois extraits romanesques abordent la question de la rencontre amoureuse. On se demande alors quels sont les effets produits par ces scènes de rencontres.
Le cadre spatio-temporel est, dans chacun des extraits, marqué par l’absence de détails précis. Dans Manon Lescaut, la scène de rencontre a lieu « la veille » (l1) de son départ, mais dès la rencontre, il y a une perte de notion du temps et du lieu. Il est seulement précisé que la scène a lieu dans « la cour » (l 5) de « l’hôtellerie » (l 3), a « Amiens » (l14). Dans L’Education sentimentale, la rencontre se passe sur un bateau qui remonte la Seine. Le héros se trouve plus exactement « sur le bordage de cuivre du bateau » (l29/30). Il n’y a cependant aucune précision quant au moment de la journée. Pour l’extrait de Belle du Seigneur, la rencontre semble se dérouler dans une chambre : « table de chevet » (l15), « les rideaux » (l20). La cadre temporel n’est cependant pas explicité.
Dans chacune de ces scènes, la rencontre passe avant tout par le regard. Dans l’extrait de Manon Lescaut, le chevalier Des Grieux est complètement ébloui dès qu’il voit Manon. Il en fait tout de suite la description : « charmante » (l 7) « fort jeune » (l 5), « moins âgée ». Le champ lexical du regard nous met dans la peau du personnage : « vîmes », « regardé », « admirer », « regardait ». Dans L’Education Sentimentale, Frederic Moreau fait également toute une description de Mme Arnoux : « peau brune », «nez droit », « rubans roses », « robe de mousseline claire tachetée de petits pois », « coiffée d’un foulard », « grande ». Cette description passe en l’occurrence par le regard : « regarda », « distingua », « vu », « yeux ». Du côté de Belle du Seigneur, la rencontre se passe toujours par le