RACINE phedre
Introduction :
Phèdre, épouse de Thésée, aime Hippolyte, le fils de Thésée et de sa première femme. Au début de la pièce, nous apprenons par un aveu fait à Oenone, sa confidente, qu'elle aime Hippolyte.
Au début de l'acte II, on apprend la mort de Thésée (fausse mort). Phèdre qui se croit veuve avoue dans cette scène son amour pour Hippolyte.
Après l'aveu masqué de la tirade précédent, c'est ici le véritable aveu (le deuxième de la pièce).
L'aveu de Phèdre est total et violent, on a l'impression d'un certain désordre. On peut cependant relever cinq mouvements :
L'aveu direct d'un amour retrouvé (vers 670 à 676) ;
Phèdre dit être le jouet des dieux (vers 677 à 682) ;
Elle rappelle ses efforts (vers 683 à 692) ;
Son aveu a été involontaire (vers 693 à 698) ;
Appel à la mort (vers 699 à 711).
Texte étudié :
PHÈDRE
Et sur quoi jugez-vous que j'en perds la mémoire,
Prince ? Aurais-je perdu tout le soin de ma gloire; ?
HIPPOLYTE
Madame, pardonnez. J'avoue, en rougissant,
Que j'accusais à tort un discours innocent.
Ma honte ne peut plus soutenir votre vue ;
Et je vais...
PHÈDRE
Ah ! cruel, tu m'as trop entendue.
Je t'en ai dit assez pour te tirer d'erreur.
Hé bien ! connais donc Phèdre et toute sa fureur.
J'aime. Ne pense pas qu'au moment que je t'aime,
Innocente à mes yeux je m'approuve moi-même,
Ni que du fol amour qui trouble ma raison
Ma lâche complaisance ait nourri le poison.
Objet infortuné des vengeances célestes,
Je m'abhorre encor plus que tu ne me détestes.
Les Dieux m'en sont témoins, ces Dieux qui dans mon flanc
Ont allumé le feu fatal à tout mon sang,
Ces Dieux qui se sont fait une gloire; cruelle
De séduire le coeur d'une faible mortelle.
Toi-même en ton esprit rappelle le passé.
C'est peu de t'avoir fui, cruel, je t'ai chassé.
J'ai voulu te paraître odieuse, inhumaine.
Pour mieux te résister, j'ai recherché ta haine.
De quoi m'ont profité mes inutiles soins ?
Tu