Le Rapport de Brodeck : une construction complexe
Chapitre XII, pages 99-107

Au début de ce passage, Brodeck se trouve dans la resserre et prend son récit dans ses mains. Il annonce que cela fait 5 jours qu’il n’a pas écrit et que les feuilles sont couvertes de poussières. Le fait de se rappeler depuis quand il n’a pas écrit son récit lui rappelle qu’il doit également écrire le rapport. Et c’est en repensant au rapport qu’il se souvient de s’être fait surprendre par Göbbler un soir tard en train d’écrire, qui le ramène ensuite au jour suivant à repenser à sa rencontre avec le maire. Ce jour-là, au début du chapitre, on sait simplement qu’il va essayer de comprendre pour les renards.

Brodeck donne ensuite un indice temporel qui situe le problème des renards deux semaines dans le passé. Mais par la suite, il utilise simplement « J’étais dans un premier temps allé rendre visite à… ». A ce moment-là, le lecteur est perdu car il ne sait pas si ce moment correspond à il y a deux semaines, ou un jour entre les deux semaines et le matin de la rencontre avec le maire, ou encore s’il s’agit de la journée qui suit le matin de sa rencontre avec le maire. Le fait ici de faire parler le maire place une ambiguïté dans le temps du récit.

Pour son étude, il se rend donc chez son ancien professeur Ernst-Peter Limmat. Ce personnage va déclencher tout un tas de souvenirs chez Brodeck, principalement de son enfance. Plonger dans ses souvenirs rappelle à Brodeck la vieillesse du maître et le soir de l’Ereigniës car aucun vieillard n’étant présent.
Ensuite le changement de locuteur, lorsque le professeur parle, permet d’en apprendre davantage sur le passé et l’arrivée au village de Brodeck. Ce changement permet de préciser au lecteur des informations que le narrateur peut omettre de préciser car il était trop petit pour s’en rappeler. La parole du vieux maître porte à confusion car il émet des souvenirs qui lui reviennent en voyant Brodeck : tout d’abord Brodeck en petit