Rebecca
« Ce n'est pas un film d'Hitchcock. C'est une sorte de conte et l'histoire elle-même appartient à la fin du XIXe siècle. C'était une histoire assez vieux jeu, assez démodée. Rebecca est une histoire qui manque d'humour. » Hitchcock.
Rebecca, réalisé en 1940 constitue le premier film de la période américaine d'Hitchcock. C'est une histoire qui relève du topos par son sujet : une jeune fille plutôt banale, un peu gauche, qui est arrachée des griffes d’une effrayante figure maternelle (ici sa patronne, vu qu'elle a perdu ses parents) par un homme riche et veuf qui l’emmène vivre dans une magnifique propriété (Manderley), pour justifier cette affirmation, nous pouvons voir que ce sujet a été traité par Carolina Nabuco dans La Préférée, au détail près que l'histoire se déroule au Brésil. Nous pouvons dès à présent noter que Rebecca d'Hitchcock est une adaptation plutôt fidèle du roman éponyme de Daphné du Maurier. En effet, l'adaptation ne peut être que fidèle car le producteur David O’Selznick (avec lequel Hitchcock a signé pour ses premiers films aux États-Unis) a imposé des règles à Hitchcock limitant ainsi son inventivité et sa créativité, il n'avait pas le final cut et donc le mot de la fin. L'adaptation du scénario de Rebecca a été confié à l’auteur de théâtre Robert Sherwood, qui l'a fait avec une exigence de fidélité par rapport au roman de du Maurier, demandée par Selznick, qui était connu dans le monde du cinéma pour son côté perfectionniste. Comme la cerise sur ce gâteau, Rebecca a reçu un oscar, non pour le génie d'Hitchcock, mais pour la production de Selznick. Mais même si Hitchcock n'avait que peu de liberté, il a réussi avec talent à traiter l'un des sujets les plus durs du cinéma : celui de représenter l'absence, qui est la caractéristique même du personnage de Rebecca, à travers entre autre un travail sur l'expressionnisme.
Dans cette adaptation cinématographique de Rebecca, j'ai