Revolution arabe
Quel rôle ont joué les nouveaux médias dans la chute des régimes autocratiques de Tunisie et d’Egypte ? Faut-il prêter à Facebook, et aux réseaux sociaux en général, la capacité de mobiliser des foules et de susciter des mouvements d’opposition ? Enseignements politico-médiatiques de révoltes puis de révolutions « en ligne ». L'impossible black-out Réseaux numériques etrévolutions Réalités et virtualités
Le régime d’Hosni Moubarak a commis l’acte le plus liberticide du monde au regard de l’accès à Internet, selon le quotidien Libération du 28 janvier. Ni la Birmanie en 2007, ni la Chine en 2008, ni l’Iran en 2009 ne seraient allés aussi loin que l’Egypte face à la contestation sur la toile. Seul le pays du raïs despote a totalement coupé l’accès au réseau, pour les neuf dixième des 23 millions d’internautes égyptiens ayant un accès occasionnel ou régulier au Web — dont cinq millions d’inscrits au réseau social Facebook. Cette coupure n’a pu empêcher la chute d’Hosni Moubarak. La révolution égyptienne, comme celle qui l’a précédée en Tunisie, montre à la fois la puissance des nouveaux médias, la difficulté à leur opposer des forces classiques de contrôle et de répression, et leur articulation, trop souvent minorée, avecles médias traditionnels comme la télévision ou la presse.
L’impossible black-outRetour à la table des matièresRevenons d’abord à cette fameuse coupure d’Internet. Le 2 février, après cinq jours d’interruption, les autorités égyptiennes choisissent de rétablir l’accès au réseau. La veille, Google avait lancé la possibilité de « tweeter » par téléphone, contournant ainsi le blocage. Il suffit aux opposants égyptiens d’appeler un numéro téléphonique pour laisser des messages vocaux, qui sont aussitôt retransmis sur Twitter. L’occultation numérique des événements n’est alors plus possible ; l’arrestation de Wael Ghonim, le