Revolution francaise
Sous le terme de « Révolution française», on entend le plus généralement une série d’événements survenus entre 1789 et 1799, et qu’on peut classer en trois catégories: politiques (réunions, assembléées, promulgation de lois et de décrets, débats, création d’institutions, jugements, exécutions), militaires (campagnes et batailles, en France et à l’étranger) et insurrectionnels (manifestations, émeutes, pillages, lynchages, représailles, etc.). S’y ajoutent divers actes ponctuels où isolés que l’on pourra éventuellement rattacher à l’une ou l’autre catégorie: tentative avortée de fuite du roi, meurtre de Marat... Une vision assez répandue de la Révolution en fait un soulèvement populaire relativement spontané qui, motivé par la pauvreté et les inégalités criantes de l’Ancien Régime, met à bas le pouvoir royal et les antiques privilèges pour établir une république placée sous la triple exigence de liberté, d’égalité et de fraternité. Naturellement beaucoup plus complexe, la réalité est aussi moins nette et moins linéaire. Ceux qui ont voulu la Révolution—bourgeois et nobles libéraux—sont rarement parvenus à contrôler les événements qu’ils avaient déclenchés; beaucoup ont payé de leur liberté ou de leur vie les responsabilités qu’ils s’étaient données. A divers moments, ces événements ont pris un cours complètement inattendu; à plusieurs reprises on a pu croire que la Révolution était terminée, lorsque par exemple le roi a accédé à la plupart des demandes de l’Assemblée constituante de juin à octobre 1789. Pourtant, elle ne cesse de rebondir jusqu’à ce que Napoléon Bonaparte, par le coup d’état du 18 Brumaire (9 novembre 1799), mette un terme à l’aventure en remplaçant le Directoire, dernier vestige d’exécutif républicain, par le Consulat, qui prépare l’Empire. Or, l’épopée révolutionnaire, qui se dissout alors dans un régime bien plus autoritaire que la monarchie des Bourbons, était encore loin d’être terminée: