Rhinocéros, ionesco, commentaire
Effectivement, la massification peut mener à la montée des régimes totalitaires. Dans la pièce, la transformation en rhinocéros est comparée à un processus de contagion qui est alimenté par la pression des normes sociales et le désir d’inclusion. En s’y conformant, les individus ressentent un sentiment d’appartenance et sont intégrés, contrairement à ceux refusant d’y adhérer qui sont catégorisés comme des marginaux et sont stigmatisés. Ceci démontre que la massification est un chemin dangereux vers les pouvoirs totalitaires où les individus sont obligés de se conformer aux normes et aux valeurs du groupe en faisant abstraction de leur propre opinion et liberté individuelle. …afficher plus de contenu…
En effet, ce mouvement collectif conduit vers la perte d’individualité. Au début de la pièce, les personnages se trouvent soudainement en présence d’un rhinocéros en liberté dans la ville. Cette apparition a pour effet de susciter l’étonnement et la perplexité générale chez les personnages qui s’exclament chacun leur tour de la même manière. Par exemple, Jean : « Oh ! un rhinocéros ! », le Logicien : « Oh ! un rhinocéros ! », le Vieux Monsieur : « Oh ! un rhinocéros ! », la Serveuse : « Qu’est-ce que c’est ? Oh ! un rhinocéros ! », le Patron : « Qu’est-ce que c’est ? », la Serveuse : « Un rhinocéros ! », l’Épicier et l’Épicière : « Oh ! un rhinocéros ! » Jean : « Oh ! un rhinocéros ! » (p. 41-42) Avec la répétition de cette série d’exclamations, l’auteur rapproche les personnages à un troupeau de mouton, qui se suivent les uns les autres sans poser de questions. Cette comparaison rend les personnages interchangeables