Rhinocéros, ionesco. fiche de lecture
Dans une ville imaginaire, les habitants se métamorphosent les uns après les autres en rhinocéros. Ils détruisent ainsi tout ce qui ne leur ressemble pas, armés de leur corne. Seul Bérenger, un marginal alcoolique, résiste à la contamination de rhinocérite et apparaît comme une figure de conscience isolée. Dans son isolement et sa douleur, il assiste impuissant à la transformation de son monde contre laquelle il ne peut rien. Perdu, il ne sait plus s'il a raison ou non de se débattre sans espoir.
Dans le premier acte, les villageois sont confrontés à l'apparition des rhinocéros. L'opinion publique est ainsi représentée, préoccupée par cet événement. Tout au long de la pièce, l'irruption des rhinocéros perturbe les échanges collectifs ; ils prolifèrent peu à peu alors que les humains disparaissent un à un. Ionesco exprime ici une critique de la société où le système de pensé étouffe l'individu, dans laquelle l'homme se réfugie instinctivement, or cette réflexion déshumanise et aliéne la pensée même. Dans le dernier acte, la solitude du « résistant », Bérenger, est soulignée lorsqu'il voit ses derniers compagnons l'abandonner.
Avec le personnage grotesque du Logicien, Ionesco fait une parodie de la Logique et critique le pouvoir des intellectuels, capables de dissimuler les mensonges des propagandes et les idéologies aliénantes sous la culture et la raison.
La fantastique et l'humour sont employés comme des outils de dénonciation. Les hommes qui se métamorphosent en rhinocéros expriment les tensions de l'individu et sa déshumanisation face à l'influence et à la pression collective. Par ailleurs, le comique, gestuel et verbal, tourne en dérision les comportements et les valeurs partagés : l'Epicier et le «