Rio + 20
Vingt ans après le Sommet de la Terre, tous les voyants de la biodiversité sont dans le rouge. Comment expliquez-vous cette situation ?
Nous n’avons pas réussi à mettre en avant la nature comme fondement de la vie sur Terre. Pourtant, les faits sont là. Nous avons l’information mais nous avons échoué à communiquer habilement sur la crise de la biodiversité au-delà de ceux qui la connaissent déjà et s’en soucient vraiment. Cela s’explique en partie parce que nous avons trop mis l’accent sur les indicateurs dans le rouge et pas assez sur ce que chaque individu peut faire pour influencer la politique. Nous nous sommes trop focalisés sur les problèmes et pas assez sur les solutions.
À partir de ce constat, quel bilan faites-vous de vingt ans de préservation de la biodiversité ?
Bien que tous les indicateurs soient sur le déclin, il y a quand même quelques succès sur lesquels il faut mettre l’accent. Avec 193 Etats parties, la Convention sur la diversité biologique (CBD) est un accord quasi-universel qui a inspiré de nombreuses actions sur le terrain et en 2010, la conférence de Nagoya a apporté une réponse politique à la crise de la biodiversité. Les instruments qui y ont été adoptés fournissent une base de travail solide et un cadre d’action mondial qui, s’il est transposé au niveau national, permettra d’améliorer la préservation de la biodiversité. En revanche, il manque encore des ponts entre les connaissances scientifiques et les processus décisionnels. Nous avons