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On ne pourrait parler de « signes naturels » que si, à des « états de conscience » donnés, l’organisation anatomique de notre corps faisait correspondre des gestes définis. Or, en fait, la mimique de la colère ou celle de l’amour n’est pas le même chez un Japonais et chez un Occidental. Plus précisément, la différence des mimiques recouvre une différence des émotions elles-mêmes. Ce n’est pas seulement le geste qui est contingent à l’égard de l’organisation corporelle, c’est la manière même d’accueillir la situation et de la vivre. Le Japonais en colère sourit, l’Occidental rougit et frappe du pied ou bien pâlit et parle d’une voix sifflante.
Il n’est pas plus naturel ou pas moins conventionnel de crier dans la colère ou d’embrasser dans l’amour que d’appeler table une table. Les sentiments et les conduites passionnelles sont inventées comme les mots. Même ceux qui, comme la paternité, paraissent inscrits dans le corps humain sont en réalité des institutions. Il est impossible de superposer chez l’homme une première couche de comportements que l’on appellerait « naturels » et un monde culturel ou spirituel fabriqué. Tout est fabriqué et tout est naturel chez l’homme, comme on voudra dire, en ce sens qu’il n’est pas un mot, pas une conduite qui ne doive quelque chose à l’être simplement biologique – et qui en même temps se dérobe à la simplicité de la vie animale, ne détourne de leur sens les conduites vitales par une sorte d’échappement et par un génie de l’équivoque qui pourraient servir à définir

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