Synodies n°1 Mars 2004 - Rire, humour et sacré - Tatiana Da Fonseca
Groupe de Recherches et d’Etudes en
Thérapies Transpersonnelles www.grett.org Rire, humour et sacré
Tatiana Da Fonseca
Le rire et l’humour ne sont pas toujours des armes défensives, ils peuvent susciter des jeux créatifs, parfois subversifs, et même ouvrir sur des espaces sacrés. C’est ce qui apparaît dans différentes traditions, mais aussi ce qui peut surgir dans le cadre d’une psychothérapie, qu’elle soit individuelle ou groupale, où le rire et l’humour viennent tour à tour créer une détente, favoriser la confiance ou une prise de distance, agir comme un levier de transformation et peut-être donner accès à une vie spirituelle.
Définitions du Sacré et du Rire
Le mot sacré, souvent associé au religieux, ou relié à une aspiration secrète de l’homme, signale l’irruption de l’ailleurs en nous. Dans les sociétés primitives, il concerne certains êtres ou certains objets, protégés par des tabous ou des interdits, qui forment un domaine bien différencié du profane. Le mouvement d’aller-retour entre le sacré et le profane est assuré par les rituels et les sacrifices. D’une façon générale, il apparaît comme une réalité transcendante, une manifestation fascinante du « mysterium tremendum » que l’homme parfois expérimente. Même s’il est critiqué par certains auteurs, ce mot n’a pas vraiment disparu, mais s’est déplacé, en particulier en dehors du christianisme, et peut être confronté « à l’épreuve de la saine transgression du rire 1 ».
Pour le Dictionnaire Larousse, le verbe rire signifie : « marquer un sentiment de gaieté par un mouvement des lèvres, de la bouche, et souvent avec bruit : rire aux éclats ». Le rire jaillit comme une décharge à la fois corporelle et émotionnelle. Défini comme le propre de l’homme, il apparaît aussi comme un apanage divin : les « ris », dans le monde antique, désignent les divinités qui président à la gaieté.
En Occident, les poètes et les philosophes ont tendance à