Résistant de la première heure (1940) membre du réseau Action, que dirigeait le colonel Hollard (toujours vivant). Desnos nous a laissé quelques-uns des poèmes les plus significatifs de la Résistance active, notamment Le veilleur du Pont au Change. Pourtant, rien ne semblait désigner ce poète tendre et « farfelu », ce surréaliste, champion de l'humour noir et de l'écriture automatique à un destin aussi tragique. André Breton, pape du surréalisme, présenta Desnos, comme le plus doué du mouvement, Aragon le célébra dans un magnifique poème, que mit en musique et chanta Jean Ferrat. Homme de son temps, Desnos fut, avant la guerre, producteur et animateur d'émissions de radio et concepteur de messages publicitaires, où son imagination faisait merveille. Ce qui aura certainement le plus contribué à immortaliser l'oeuvre de Robert Desnos, c'est la place qu'il donna dans sa poésie, à l'enfance. Tous les enfants de France connaissent la Fourmi de dix-huit mètres, avec un chapeau sur la tête, l'Éléphant qui n'a qu'une patte et le Pélican de Jonathan. Merci Robert Desnos (dit aussi Robert le Diable), votre vie et votre oeuvre ont donné de la saveur et des couleurs à un siècle qui en avait bien besoin. Puisse-t-il ne pas les perdre !
Jean-Pierre Rosnay
André Breton ira jusqu’à affirmer qu’ « …il n’est depuis, 1921, aucune personnalité qui, en poésie, ait marqué aussi fortement son empreinte que celle de Robert Desnos ». Celui-ci ajoutera même qu’il considère Desnos comme « le prophète du surréalisme"
"Puissé-je rester libre et garder ma raison"
Depuis sa mort en déportation, quand il allait avoir quarante-cinq ans, Robert Desnos n'a jamais disparu des mémoires, mais son image s'est limitée à quelques instantanés : le surréaliste aux dons exceptionnels, l'inventeur des "Chantefables" et "Chantefleurs" que les enfants des écoles continuent à interpréter avec émerveillement ; le résistant que certains qualifient d'imprudent et dont on lit encore "Le Veilleur du