Romain Gary
Une histoire d’amour. Ludo a 10 ans lorsqu’il tombe éperdument amoureux de la jolie Lila, aristocrate polonaise. Elle sera le seul amour de sa vie.
Ludo est élevé par un oncle un peu excentrique qui fabrique des cerfs-volants surprenants, des cerfs-volants pas comme les autres, des cerfs-volants qui tout au long de ce livre seront symbole de liberté.
Je commençais cependant à m’éveiller à l’idée qu’il ne suffisait pas d’aimer mais qu’il fallait aussi apprendre à aimer et me rappelai le conseil de mon oncle Ambroise, celui de « tenir fermement le bout de la ficelle pour empêcher son cerf-volant d’aller se perdre dans la poursuite du bleu. »
Car enfin, derrière cette histoire d’amour, Romain Gary nous fait revivre la guerre, la Seconde Guerre mondiale. Vue par l’auteur, cette guerre, ce n’est pas les bons contre les méchants. C’est la défense de valeurs humaines, la lutte contre l’injustice, contre l’absurde.
« Et si le nazisme n’était pas une monstruosité inhumaine ? S’il était humain ? S’il était un aveu, une vérité cachée, refoulée, camouflée, niée, tapie au fond de nous-mêmes, mais qui finit toujours par resurgir ? Les Allemands, bien sûr, oui, les Allemands… C’est leur tour, dans l’histoire, et voilà tout. On verra bien, après la guerre, une fois l’Allemagne vaincue et le nazisme enfui ou enfoui, si d’autres peuples, en Europe, en Asie, en Afrique, en Amérique, ne viendront pas prendre la relève. »
Je reconnais ne pas avoir saisi tout de suite la portée de ce récit. De prime abord, je n’y ai vu que le romantisme aberrant trimballé par ce jeune homme candide devant une gamine antipathique voire horripilante.
Mais Ludo, c’est de l’espoir. Ludo, c’est le représentant d’une tolérance oubliée en ces temps noircis par la peur. Et par delà le nazisme, par delà les différences de classe sociale, par delà l’horreur, Ludo restera fidèle à son amour, fidèle à ses valeurs portées si haut par l’oncle pas si déconnecté que ça…
Et puis,