Roman policier
Le numéro 16 de la revue Francofonia publié par le département d’Études francophones de l’Université de Cadiz est consacré au « polar francophone ». Outre le dossier, l’ouvrage publie quatre articles dans la partie « Miscellanées » et dix comptes rendus.
Le propos de cet ouvrage est de démontrer à partir d’études de cas précis les conditions d’émergence du roman policier dans le champ littéraire francophone (Maghreb, Afrique noire, Antilles). Inscrit dans une double tradition esthétique, anglo-saxonne avec Edgar Poe (1841-1845) et française avec Emile Gaboriau (1835-1873), le roman policier francophone vient s’opposer à une conception qui privilégie l’écriture classique, celle des enquêtes policières rationnelles. Les différents contributeurs tentent de saisir le moment de la rupture esthétique en même temps qu’ils dégagent les principes à l’œuvre dans ce travail permanent de subversion, de décentrement et de rupture. On peut regrouper ces études par sphères géographiques : d’un côté le continent africain, de l’autre les Antilles.
Sous la plume de F. Brasleret, le roman noir africain apparaît d’emblée comme le lieu de l’expérimentation et de la critique sociopolitique. Son étude est à la fois recherche des invariants en vue de l’élaboration d’une poétique du genre policier en Afrique et analyse de l’ancrage sociopolitique des romans d’A. Ngoye et A. Ndione. Le roman policier africain largement tributaire du « hard-boiled » anglo-saxon trouverait sa spécificité entre autres dans une forte présence de « l’irrationnel », de l’ethnologique, du sociologique et du politique.
La contribution de C. Canu élargit la perspective initiée par F. Brasleret en posant un regard critique sur le roman policier d’Afrique du Nord. Largement inspiré des travaux de B. Bechter-Burtscher, cet article présente une