Romans
Toutefois, le roman constitue un genre décadent en regard de l’épopée. En effet, la conscience du héros épique se rallie à un esprit collectif et ses valeurs sont transparentes, ce qui signifie qu’il connaît ses raisons de vivre. Au contraire, le héros de roman se retrouve avec un moi individuel, il cherche ses valeurs et doit lui-même trouver un sens à sa vie (Voir Le héros). Dans sa théorie sur le roman, Georges Luckacs soutient que le héros romanesque recherche des valeurs absolues dans un monde où elles sont dégradées. Don Quichotte de la Manche de Cervantès ou Le Père Goriot de Balzac restent les meilleurs exemples de cette situation. Il est donc un héros de la désillusion, ce qui explique peut-être le nombre effarant de suicides dans la littérature comme dans le monde réel. À ce propos, sur un total de 2 474 personnages, on dénombre 21 suicides dans l’œuvre de Balzac. En d’autres mots, cela équivaut à 849 suicidés sur une population de 100 000 personnes. Voilà des chiffres qui font frémir...
Ensuite, le héros romantique se démarque de héros du conte par un trait essentiel. Alors que le héros de conte accomplit un voyage phénoménologique à caractère initialique dans lequel les êtres évoluent à son contact, le héros problématique romanesque réalise un voyage à l’intérieur de lui-même dans lequel il évolue au contact