Ronsard "marie qui voudrait votre beau nom tourner"
à l’italien Pétrarque. Un groupe de poètes va réfléchir à cette poésie nouvelle : la Pléiade, regroupant sept poètes, les deux plus célèbres étant Du Bellay et Ronsard. Ronsard est certainement le plus célèbre de la Pléiade, et le plus reconnu à son époque. Ses recueils de sonnets amoureux sont toujours dédiées à une
femme ; ainsi, la Continuation des amours s’adresse t-elle à une jeune paysanne nommée Marie. Bien que la destinataire soit absente, il ne peut échapper que ce sonnet est construit sous la forme d’un dialogue. La situation d’énonciation met en jeu un
emetteur (« je ») et un récepteur (« vous »). On retrouve ainsi l’expressions du « je » et du « moi » et la sollicitation du « vous » et du « votre », réunis dans l’intimité
amoureuse du « nous ». Ce jeu de pronom, caractéristique du lyrisme amoureux, tisse un réseau de relations en créant un effet de couple, de proximité et de symétrie.
Cet effet se trouve amplifié par la forme même du poème : à remarquer que les deux quatrains et deux tercets sont symétriquement rassemblés en couples,
conformément aux règles du sonnets. Ensuite, le lyrisme de ce sonnet ressort par le thème de l’amour. Il est amorcé par un anagramme (Marie/Aimer), et annoncé dès les deux premiers vers
par le nom de l’inspiratrice, mis en apposition : « Marie, qui voudrait votre beau nom tourner/Il trouverait Aimer : aimez-moi donc Marie ». Soulignons au passage
que la typographie du mot « Aimer » (première lettre en majuscule) contribue ici à idéaliser l’acte d’« Aimer ». Sur le reste du poème, le thème de l’amour règne par
sa périphrase (« la douceur des douceurs la meilleur ») et par son réseau lexical (« aimer », « douceur », « doux », « plaisir », « beau », « Vénus », …). En bon
pétrarquisant, Ronsard chante l’amour. Dans cette prière, il demande