Russie : la « therapie de choc »
A la fin de l’année 1991, la situation économique de la Russie s’avère très préoccupante. A l’intérieur du pays, l’inflation augmente quotidiennement, le déficit budgétaire atteint 20 à 30 % du PNB, et la production chute de 15 à 20 %. A l’extérieur, la situation n’est guère mieux. En effet, les importations baissent de 40 % et les échanges entre les Républiques diminuent fortement. Afin de sortir la Russie de ce marasme économique, le gouvernement d’Eltsine opte pour le programme dit de la « thérapie de choc » [« thérapie » pour soigner et « choc » pour le changement radical]. En économie, la « thérapie de choc » consiste en une libération soudaine des prix et des changes, un arrêt des subventions publiques, et la libéralisation du commerce extérieur. Néanmoins, il est important de comprendre qu’il ne s’agit en aucun d’une politique inventée et initiée par les Russes. Ils ne font que copier les politiques déjà mises en place en Amérique latine dans les années 1980 et plus récemment dans les PECO. En effet, le programme de la thérapie de choc a été appliqué en Pologne dès 1990, mais aussi en Bulgarie et en Tchécoslovaquie début 1991. En Russie, cette politique a été appliquée durant l’ère eltsinienne par le gouvernement du Premier ministre, Egor Gaïdar. Or, la thérapie de choc intervient dans un contexte particulier. En effet, pour comprendre la situation, il faut avoir en tête la situation politique. On se trouve à la fin de l’URSS. Pour rappel, le 8 décembre 1991, les chefs de la Russie, de l’Ukraine et de la Biélorussie publient une déclaration selon laquelle l’Union soviétique est dissoute et remplacée par la CEI. Or, le nouvel Etat russe dirigé par Boris Eltsine, président de la Fédération de Russie depuis mars 1991, a en quelque sorte hérité du passé soviétique et par conséquent de son système économique. Ainsi, comme on vient de le voir précédemment, la situation économique s’avère très préoccupante en Russie. Des mesures sont