Ruy Blas monologue de la reine
INTRODUCTION : Le monologue permet au personnage, seul sur scène, de se livrer à une introspection : il peut ainsi exprimer ses sentiments ; colère, peine, détresse. Dans la scène 2 de l’acte II de Ruy Blas écrit par Victor HUGO en 1938, la Reine d’Espagne, seule dans sa chambre laisse libre cours à ses sentiments et à sa rêverie dans un long monologue lyrique. Elle y révèle ses inquiétudes et donne en même temps des informations sur R.B et D.S.
PROBLEMATIQUE : Quelles sont les fonctions de ce monologue, placé très tôt dans la pièce ?
PLAN : Ce monologue est d’abord un monologue d’aveux, mais c’est aussi un autoportrait de la Reine qui tourne à un véritable portrait de R.B.
I. Un aveu réticent
La Reine, s’enfonçant dans sa rêverie, présente un aveu réticent : elle avoue qu’elle éprouve de l’inquiétude pour R.B, un jeune inconnu qui lui envoie des lettres régulièrement, car la dernière reçue comportait une dentelle tâchée de sang. Il s’agit alors…
1. Un discours troublé
a) L’agitation croît au fur et à mesure du monologue, elle se perçoit dans l’organisation du discours. Jusqu’au v.153, le discours est calme et réfléchi : elle fait une introspection et un bilan. Ce moment est marqué par un rythme binaire à parti des v.156 et suivants « sans rien me demander, sans rien espérer même ». Renforcé parfois par un système d’opposition « seule, loin de ceux qui m’aime » ou un parallélisme « « toi qui verse ton sang, toi qui risques tes jours » « sois aimé par ta mère et soit béni par moi ».
Mais au plus ça va, au plus les vers sont entrecoupés de gestes qui semble diriger sa pensée vers une autre direction « retombant dans sa rêverie » ou des gestes évocateurs « vivement et portant la main à son cœur » qui traduisent son agitation croissante. Mais ces didascalies contribuent à disloquer l’alexandrin v.176, 186. La mise en scène doit forcément rendre compte de cette dislocation qui rend compte de l’agitation de la Reine.
b) La