Règle de déductibilité des provisions pour litige
Pour cette étude, je vais détailler l’ensemble des règles générales applicables aux provisions sur le plan fiscal, afin de préciser pour chacune d’elles, les spécificités propres aux provisions pour litige.
1. Conditions de fond
1.1 La charge provisionnée doit être déductible La provision doit être destinée à faire face à une perte ou à une charge déductible.
Dans le cadre d’un litige, pourront ainsi constituer une charge déductible permettant l’établissement d’une provision, à titre d’exemple:
- les frais de justice (avocats, huissiers, experts…)
- les dommages et intérêts versés
- des salaires (dans le cadre d’un contentieux prud’homal)
Cette liste n’est pas exhaustive. Pour chaque dépense, il suffit donc de vérifier si elle remplit les conditions de déductibilité des charges.
Pour rappel, un charge est déductible lorsque :
- elle est payée dans l’intérêt de l’exploitation
- elle se traduit par une diminution de l’actif net de l’entreprise
- elle est justifiée par une facture ou un document en tenant lieu
- elle n’est pas expressément exclue de la déduction par une disposition fiscale spécifique
1.2 Le montant de la charge doit être précisé
Il doit y avoir une individualisation de la nature de la charge ou de la perte escomptée. Le montant de la perte ou de la charge doit pouvoir être évalué avec une approximation suffisante. Dans le cadre d’une provision pour litige, le montant déductible de la provision correspond aux prétentions du demandeur, majorées des frais de justice
1.3 La charge doit être probable
La perte ou la charge doit être probable, ce qui exclut les provisions fondées sur des risques simplement éventuels
Dans le cas d’une provision pour litige, l’existence même du litige suffit à justifier la probabilité de la charge, sans qu’il y ait besoin d’apprécier l’issue du litige (CE 24 mai 2000).
1.4 La probabilité de la perte ou de la charge doit