Réflexion sur le don, l’échange

Marcel Mauss, suivi de près par son oncle Emile Durkheim durant ses études et sa carrière, était un sociologue et anthropologue français. Après la mort de son oncle en 1917, il publie dans la revue L’Année sociologique, L’ « Essai sur le don » paru entre 1923-1924. N’étant pas une personne de terrain, c’est par ses lectures et conversations avec des ethnographes tels que Franz Boas, Bronislaw Malinowski, Charles G, Seligman qu’il fournira ses articles.
Marcel Mauss utilisait l’outil du fait social en se servant de l’anthropologie comme une science comparative. Il cherchait avant tout des principes au fondement des transactions humaines dans les sociétés archaïques, ce qui lui permettait de jeter un éclairage nouveau sur notre propre société. En d’autres termes, il s’agissait de comprendre, d’analyser, de mettre en évidence la nature du don qui permettait à ces sociétés d’exister afin de les comparer avec l’échange marchand de notre société. En effet, ces pratiques qui nous paraissent parfois lointaines ne sont en vérité jamais aussi éloignées des nôtres et peuvent reposer sur un socle commun, sur des principes similaires qui ne nous sont pas entièrement étrangers.
Ainsi donner, recevoir, rendre, vendre, acheter, sont autant de verbes utilisés dans le vocabulaire de l’échange mais qui n’ont cependant pas les mêmes significations selon les espaces et les temps différents.

Dans les sociétés archaïques, le don n’est jamais affaire d’individu à individu seulement mais engage véritablement toute la société où celui-ci se déroule. Il est ce que Mauss appelle un fait de collectivités qui échangent entre elles bien évidemment des objets certes, mais également « des politesses, des festins, des rites, des services militaires, des femmes, des enfants, des danses, des fêtes, des foires dont le marché n'est qu'un des moments (...) ». Ces clans s'offrent, se donnent ainsi entre eux divers choses: or, Mauss s'interroge précisément sur la