Réflexion sur Le Passé devant soi, GATORE
Le génocide rwandais des Tutsis est sans aucun doute un des évènements les plus sombres de notre Histoire.
Gilbert GATORE est un romancier rwandais né e 1981. En 1994, il fuit avec sa famille son pays natal déchiré par la guerre civile, puis il s’installe en France et fait de brillantes études. Son premier roman, Le Passé devant soi a été à l’origine d’u grand succès.
Le Passé devant soi est la seconde tentative d’un auteur rwandais d’aborder le génocide des Tutsis par le biais de la fiction. Ce roman nous interpelle de part sa construction textuelle déroutante. Dans celui-ci, il n’est pas question d’un témoignage ou d’un essai sur ce drame, mais l’auteur souhaite plutôt guider le lecteur vers une réflexion sur les séquelles laissées par l’horreur du génocide à l’aide de ses deux protagonistes, Isaro et Niko.
En quoi ces personnages se complètent-ils et se déconstruisent-ils au fil du roman ?
Les deux protagonistes que nous suivons tout au long du récit se complètent d’une part par leurs similitudes mais également par leurs différences. Au début du roman, on ne se doute pas du tout que Niko et Isaro sont liés : en effet, l’un se trouve dans une grotte avec des singes dans un pays africain alors que l’autre se trouve dans un appartement à Paris ! Mais malgré les apparences, les deux récits et donc les deux personnages sont en fait très liés. C’est au fil du roman que l’on va remarquer à quel point ils se complètent.
Dès le départ, on remarque que les personnages possèdent des points communs qui les lient. On peut notamment noter que les deux ont en quelques sortes été adoptés :Isaro, suite au génocide, a été adoptée par un couple français proche de ses parents ; et Niko, lui, semble avoir été adopté malgré lui par une tribu de singes . De plus, les deux protagonistes sont rwandais. Certes le nom « Rwanda » n’est pas cité une seule fois dans le texte mais plusieurs indices montrent que c’est de ce drame