* Q. Selon Yves Clot, en clinique de l'activité, la prise en charge d'un travailleur en souffrance consiste dans un premier temps à le laisser s'exprimer sur les causes de ses maux pour permettre de "reconstruire la réalité" et d'y "remettre du sens". Est ce que cela s'apparente à la phase "validations des émotions" dont vous faisiez référence ? * R. Non, la validation des émotions précède la reconstruction de la réalité. Il s’agit du tout premier temps de ce type d’entretien qui consiste pour le professionnel à reconnaître les émotions contenues dans le discours concernant la présentation du problème. Il s’agit non seulement de les reconnaître mais aussi de dire et de traduire en parole le langage émotionnel contenu dans un discours quelquefois très descriptif. Cette validation permet de signifier à la personne que le professionnel a bien compris sa position et sa souffrance. C’est ainsi que peu se nouer l’alliance thérapeutique. * Q. Dans le cadre d'un entretien clinique toujours en faveur d'un travailleur en souffrance, faut-il après l'avoir laissé s'exprimer sur les causes de son mal-être, faire des préconisations pour rétablir sa situation ? par exemple, lui préconiser de parler de ses difficultés avec son directeur (surcharge de travail, fatigue...) et de déterminer avec ce dernier des éventuelles solutions (changement de poste...) ? * R. Pas exactement, il s’agit plutôt de permettre à la personne de mettre en œuvre les solutions réalistes qu’elle-même a trouvé où de lui proposer des conduites qui sont en cohérence avec sa situation, la position du professionnel consiste plutôt à transmettre l’espoir, de prendre éventuellement des mesures si son intégrité est menacée mais non de lui substituer ses solutions. * Q. Dans le cadre de votre activité professionnelle en tant que psychologue clinicien, que faites-vous après la phase "validation des émotions" ? posez-vous des questions à la personne pour les approfondir les raisons de son mal-être ?