Révolution
1 janvier 2010
Courrier International
Le XXIe siècle s’achèvera sur un nouveau conflit mondial dont la Pologne, la Turquie et le Mexique, devenus grandes puissances, seront les principaux acteurs. La vision du politologue américain George Friedman.
La puissance intrinsèque et la position géographique des Etats-Unis en font l’acteur clé du XXIe siècle. Le pays n’est pas aimé pour autant. En revanche, sa puissance fait qu’il est craint. Aussi, l’histoire du XXIe siècle, et particulièrement sa première moitié, tournera autour de deux combats de signe opposé. L’un sera mené par des puissances secondaires, qui formeront des coalitions pour tenter d’endiguer et de brider les Etats-Unis. L’autre sera livré par les Etats-Unis eux-mêmes, qui agiront de façon préventive afin d’empêcher ces coalitions de se former. Si l’on considère le début du XXIe siècle comme l’aube de l’ère américaine (succédant à l’ère européenne), nous voyons qu’il y a eu tout d’abord un groupe de musulmans cherchant à recréer le califat – le grand empire islamique qui s’étendait autrefois de l’Atlantique au Pacifique. Ce groupe devait inévitablement frapper les Etats-Unis, dans l’espoir d’attirer la première puissance mondiale dans une guerre, afin de démontrer sa faiblesse et de déclencher un soulèvement islamique. Les Etats-Unis ont réagi en envahissant le monde islamique. Mais leur objectif n’était pas la victoire. D’ailleurs, personne ne sait très bien en quoi aurait consisté cette victoire. Leur but était simplement de déstabiliser le monde islamique et de le dresser contre lui-même, de façon à empêcher l’émergence d’un empire islamique. Les Etats-Unis n’ont pas besoin de gagner des guerres. Il leur suffit de faire de la déstabilisation, de sorte que le camp d’en face ne puisse acquérir une force suffisante pour les menacer. Le XXIe siècle verra une série d’affrontements impliquant des puissances secondaires tentant de s’allier pour brider