Sanglots mis en musique par poulenc
Sanglots
de Guillaume Apollinaire, mis en musique pas Francis Poulenc
Notre amour est réglé par les calmes étoiles Or nous savons qu'en nous beaucoup d'hommes respirent Qui vinrent de très loin et sont un sous nos fronts C'est la chanson des rêveurs Qui s'étaient arraché le coeur Et le portaient dans la main droite Souviens-t'en cher orgueil de tous ces souvenirs
Des marins qui chantaient comme des conquérants Des gouffres de Thulé, des tendres cieux d'Ophir Des malades maudits, de ceux qui fuient leur ombre Et du retour joyeux des heureux émigrants. De ce coeur il coulait du sang Et le rêveur allait pensant À sa blessure délicate Tu ne briseras pas la chaîne de ces causes Et douloureuse et nous disait Qui sont les effets d'autres causes Mon pauvre coeur, mon coeur brisé Pareil au coeur de tous les hommes Voici nos mains que la vie fit esclaves Est mort d'amour ou c'est tout comme Est mort d'amour et le voici Ainsi vont toutes choses Arrachez donc le vôtre aussi Et rien ne sera libre jusqu'à la fin des temps Laissons tout aux morts Et cachons nos sanglots
Francis Poulenc était un grand admirateur de la poésie de Guillaume Apollinaire et a donc souvent choisi sa poésie pour ses mélodies. Je me propose d’étudier le poème qui inspira probablement la plus belle des mélodies de Poulenc : « Sanglots », ainsi que sa mise en musique. Composée en 1940, cette pièce clôt le cycle, ou peut-être serait-il plus juste de parler de recueil, des Banalités, qui regroupe cinq mélodies très contrastées. Elles offrent un panorama des différents caractères que peuvent créer aussi bien le poète que le musicien. Car Poulenc a traduit en musique tout à fait remarquablement les diverses atmosphères des textes.