La difficulté de saisir la nature exacte des rapports entre la science et la foi est ancienne. On peut la situer aux origines du christianisme dans la vieille erreur gnostique, qui n’est rien d’autre qu’un essai de soumission de la foi à la raison. Mais le conflit est devenu plus violent à l’époque de la Renaissance et s’est enflammé dans ce que l’on a appelé l’Affaire Galilée. A partir de cette époque, la science va tenter de se développer de façon autonome : la raison et la foi, la science et la religion sont étrangers les uns aux autres. Ce sont deux domaines bien séparés et qui doivent le rester. Ce divorce entre les sciences positives[1] et la foi va devenir l’un des symboles de la lutte de la modernité contre l’obscuran-tisme moyenâgeux de l’Eglise catholique.Et pourtant, la réalité n’est pas si simple. La constitution Dei Filius du Concile Vatican I (28 avril 1870) affirme : « L’Eglise catholique a toujours tenu et tient encore qu’il existe deux ordres de connaissance, distincts non seulement par leur principe, mais aussi par leur objet. Par leur principe, puisque dans l’un c’est par la raison naturelle et dans l’autre par la foi divine que nous connaissons. Par leur objet, parce que, outre les vérités que la raison naturelle peut atteindre, nous sont proposés à croire les mystères cachés en Dieu, qui ne peuvent être connus s’ils ne sont divinement révélés. »En nous appuyant sur cet enseignement du Magistère de l’Eglise, nous voudrions rappeler quelques principes sur la nature des rapports qui existent entre la science et la foi, sur la connaissance que nous avons des ordres naturel et surnaturel. Nous pourrons mieux saisir alors la place et la valeur de la Bible dans cette optique.I. La scienceOn appelle science au sens le plus général une connaissance certaine par les causes. L’homme possède la science quand il est capable de dire le pourquoi des choses.Toute connaissance vient des sens dit un adage philosophique. A partir de l’observation du monde