Secteurs et branches
Le système productif français
Le système productif français s’est modifié en profondeur au cours du dernier siècle. Le secteur primaire (agriculture) n’emploie plus aujourd’hui que 4 % de la population active contre 36 % en 1950 grâce à une mécanisation massive. Le secteur secondaire (industrie), qui a employé jusqu’à 39 % de la population active en 1970, a vu cette part se réduire de moitié depuis le premier choc pétrolier. De plus, la baisse de l’emploi industriel direct s’est accompagnée d’une externalisation importante de nombreuses fonctions vers les services. L’essor ininterrompu du secteur tertiaire (services), lié aux gains de productivité des deux autres secteurs, s’est accentué depuis la fin des années 1970. Il emploie aujourd’hui plus de 75 % de la population active. L’économie française est enfin marquée par le poids du secteur public productif, qui emploie plus d’un million de salariés répartis dans 1 300 entreprises dans des secteurs protégés ou stratégiques (transports, énergie). Les privatisations engagées à la fin des années 1980 inversent cette tendance. Le tissu industriel français est caractérisé par la prédominance des petites et moyennes industries qui représentent 96 % des entreprises et réalisent 41 % du chiffre d’affaires. Parallèlement, l’industrie française s’appuie sur des entreprises de premier plan dans des secteurs performants : Arianespace est l’incontestable leader mondial du transport spatial, et la France est le premier exportateur mondial de parfums et de cosmétiques. Mais le système productif français, marqué depuis le milieu des années 1990 par une vague de concentrations, souffre d’un manque d’entreprises industrielles intermédiaires (de 200 à 2 000 salariés) dont l’importance souvent négligée représente pourtant un enjeu stratégique, en tant qu’appui industriel des grands groupes. Enfin, si la France est, comme les autres pays industrialisés, touchée par des délocalisations, elles ne sont à l’origine que de 6 %